vendredi 29 mai 2009

Comment détester les mandarines...et les kiwis

Aujourd’hui (le 30 mai 2009), je suis une vieille habituée des mandarines.







Je travaille dans la chaîne numéro 1 du packhouse, spécialisée actuellement dans les mandarines.Les débuts ont été assez éprouvants : les 1ers jours, ma chef était sympa, amicale, puis elle est devenue une espèce de monstre stressé et stressant.
Le cauchemar ! Vous devriez l'entendre beugler "Flo" (j'ai préféré donner mon surnom car personne ne prononce mon nom correctement, j'ai un ami qui est appelé G. parce que c'est plus simple pour eux que de faire l'effort d'apprendre son nom!) à longueur de journée. On finit par détester son nom après ça....









Surtout, le plus dur est qu’on nous place face à ces fruits et qu’on ne nous dit pas ce qu’il faut chercher. Et après, il y a toujours quelqu’un qui vient te dire en quoi tu t’es trompé!






Ca c'est le boulot des "QC" (quality control): rôder autour de nous, arriver quand il y a trop de "bad fruits" et critiquer. Mais tu n'as jamais personne pour t'expliquer ce que sont ces "bad fruits"! J'ai parfois envie de leur demander de me montrer comment faire si ils sont si doués!








Je crois que c'est l'organisation (ou la désorganisation) de Kerifresh qui veut ça. Les premières semaines ont été dures: entre ceux qui ont l'air de croire que, parce que l'anglais n'est pas ta langue maternelle, tu es idiot et ceux qui pensent que tu comprendras ce qu'ils veulent sans explication....













Des journées d'horreur partagées avec mes nouveaux "brothers and sisters in pain" (c'est comme ça que je nous appelle!): Geraint (du Pays de Galles), Emma (Angleterre), Kai (Allemagne), Elisa (Finlande), Marlon (Bresil)...













Sans parler de la façon horrible dont Kerifresh traite les backpackers que nous sommes! Liz (la cinglée) a renvoyé une pauvre Allemande en lui disant:"we don't like the way you work, we don't need you...". Bref, des choses aimables à dire après seulement 2 semaines de travail et surtout quand on pense qu'elle n'a pas reçu plus d'explication que nous....





Mais, Kerifresh fait aussi une action "morale" (ou économiquement juteuse): durant la saison ils emploient des prisonniers pour le "night-shift". Ils ne sont pas payés mais on leur laisse le choix: le packhouse ou la prison. Je ne sais pas pour vous mais ça fait bizarre de se dire que le packhouse est assimilé à une prison....








En ce moment, je n'ai aucune raison de me plaindre: lever à 5h30 (eh, j'ai besoin de prendre une douche, moi!), départ à 6h30, arrivée 15 minutes plus tard à Kerifresh. Tous les jours, une liste des travailleurs de chaque ligne est publiée. Quand ton nom n'y apparaît pas, tu ne travailles pas le lendemain!








Mais je suis une veinarde actuellement: j'ai quitté la chaîne, je ne suis plus une "packer"(ceux qui mettent les fruits dans les boîtes), je suis maintenant une "grader" (ceux qui ont la dure tâche de décider quels fruits seront destinés à l'exportation, ceux qui seront pour le marché local et ceux qui iront à la poubelle).








Ca, c'est de la promotion! En fait, j'ai vraiment de la chance: je suis loin de la ligne, je n'entends plus Liz, je n'ai pas des gens qui vérifient à longueur de journée ce que je fais et je travaille avec des personnes adorables.










Je travaille avec des femmes qui viennent de Tonga et qui sont là pour travailler quelques mois afin de revenir au pays avec de l'argent.



Là, ce sont Beau et Sela, mes copines de la chaîne. On rigole bien ensemble: Sela est un vrai clown, elle est toujours souriante, toujours en train de faire des blagues et a une telle énergie! Beau est un peu comme une petite soeur, elle est douce mais fait preuve de beaucoup de caractère! Mais, je les aime toutes très fort.






Bien sûr, il y a toujours des gens de la chaîne qui viennent nous dire quand on a mis des "Tag 1 (bons fruits destinés au marché local) dans des Tag 2( fruits qui sont destinés aux animaux, je pense)". Heureusement, on s'en fout un peu et on fait notre travail du mieux qu'on peut.




Essayez d'imaginer des fruits qui roulent sur un tapis roulant à vive allure et nous n'avons que quelques secondes pour juger si ils sont bons pour l'exportation, si ils sont pour le marché local et dans quelle catégories il faut les mettre ou les jeter dans la poubelles.


A ne pas faire quand on a la gueule de bois. J'ai essayé une fois, j'ai dû aller vomir 2 fois! La 1ère fois, j'ai gentimment demandé la permission puis j'ai marché jusqu'aux toilettes calmement. J'ai dû appeler Brian pour qu'il vienne me chercher. On s'est arrêté en ville car c'était l'heure de la navette. Puis, pendant que j'attendais dans le van, ça m'a repris. J'ai calmement marché jusqu'au centre commercial, attendu que la personne dans les toilettes sorte et j'ai recommencé!
Puis, dodo pour l'après-midi! Mais je jure que ce n'est pas l'alcool, c'est tous ces fruits qui tournaient sous mes yeux!





C'est infiniment plus sympa que la chaîne et les filles sont réellement intéressantes. Je pensais aller à Fidji après le packhouse mais je crois que ce sera Tonga et plus tard Vanuathu (il y a des hommes et des femmes de là-bas qui vivent à Hideaway Lodge). J'ai envie de mieux les comprendre et de voir où ils vivent!







Elles chantent beaucoup de chansons, surtout des chants religieux, dans leur langue. Parfois, ça m'endort. Mais, j'adore la "OWAWAY SONG", enfin c'est comme ça que j'ai baptisé une de leur chanson. Car, elle est très vivifiante! Je chante parfois avec elle, enfin je me contente de dire "lalala" en rythme!



Pour ceux qui veulent des photos de Nouvelle Zelande, ce sera quand je commencerai vraiment mon voyage! Salut!!!!!!






samedi 9 mai 2009

Comment travailler dans un packhouse


La semaine dernière (vers la mi-avril) j’étais super contente : j’avais enfin un travail. J’ai travaillé dans une usine d’emballage de fruits deux jours, sauf que mon nom n’était plus dans la liste après ça !

Vous imaginez le choc ! Moi qui n’avais pas trouvé ça aussi dur que je pensais (peut-être à cause de mon expérience du travail à la chaîne à SERVAIR !), je n’étais plus dans leurs petits papiers !

J’ai fait le pied de grue des jours et des jours auprès de Brian car je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Surtout que nous étions une dizaine dans ce cas !
Finalement, il semblerait qu’il y ait eu une erreur (enfin, c’est l’excuse que la responsable a donné à Brian !). Il y a deux lignes qui travaillent à la chaîne et le pire c’est que l’autre ligne a travaillé 17h jeudi. Peut-être qu’ils ne connaissent pas le concept de répartition des tâches chez Kerifresh (c’est la boîte où je travaille.)

Ici, c’est à se demander s’il y a une organisation derrière tout ça.
Mais, je survivrai. Après avoir passé quelques jours à ne rien faire (lever à 9h30 dans le pire des cas !), à part le jour où nous sommes allés pêcher à Opito Bay avec Daphne, Jan et Robin. Malheureusement, nous n’avons rien attrapé, seulement quelques petits poissons (ici, pour un PVT ça peut être risqué de se faire attraper avec des poissons qui n’ont pas encore atteint leur maturité !).

Puis, j’ai repris le travail vendredi à midi (jusqu’à 21h). Le travail consiste à regarder des fruits tomber dans des boîtes et à rejeter ceux qui ne sont pas bons. Ca va extrêmement vite parfois. Il faut faire très attention et surtout, il y a des gens dont le job est de vérifier les fruits. Bref, j’essaie de ne pas faire trop de bêtises.

Quels fruits ? J’ai fait des kiwis (verts et dorés) et des mandarines. Je n’avais jamais vu les kiwis dorés avant, apparemment ils sont destinés à l’Asie. C’est trop drôle quand on te demande de vérifier si des fruits que tu n’as jamais vus sont bons !

Quant aux mandarines, il y en a 3 genres : les bonnes qui partent pour l’exportation (là, il faut vérifier si les fruits ne sont pas cassés, s’il n’y a pas de marque, s’ils ne sont pas trop verts, au moindre problème il faut rejeter les fruits), les moyennes (là, on se fout des marques et des traces de chocs, ce qui compte c’est que les fruits ne soient pas trop verts et qu’ils ne soient pas cassés), puis les autres (on veut juste que les fruits ne soient pas cassés !). J’ai passé la journée d’hier à faire ça et c’est trop drôle de voir la vitesse à laquelle les critères changent et comment il faut s’y adapter !

Je crois bien que je ne pourrai plus manger de mandarine pendant un moment !
Le plus dur est de rester debout une dizaine d’heures. Heureusement, nous avons une pause toutes les 2h de 15 minutes et une pause pour manger de 30 minutes. Bien sûr, c’est à moi de ramener mon repas mais si un jour j’oublie, ils vendent des sandwichs.

Le jour où nous avons fini à 21h, ils nous ont offert le dîner. Je crois bien que c’est la loi !
Hier, c’était ma première journée de 12h. J’ai survécu et je suis prête à le refaire !
C’est trop drôle quand on regarde bien : on se retrouve ici à espérer travailler 12, 14, 17h dans une usine d’emballage (un travail qu’on ne ferait jamais à la maison !) pour ne gagner à la fin que $10 de l’heure (soit 4€ !). C’est mal payé, c’est plus dur que les boulots qu’on pourrait faire à la maison mais tout ce qu’on veut, c’est le faire le plus d’heures possibles. Et pourquoi ? Pour l’argent !

En plus, il ne faut pas tomber malade. Si on tombe malade, ils rayent ton nom de la liste et trouvent dans l’heure quelqu’un pour te remplacer ! Et c’est fini pour toi, tu n’as plus qu’à attendre que quelqu’un tombe malade ! Il faut être dans la liste sinon tu es condamné à passer des journées entières à ne rien faire.

Voilà, la situation pour les backpackers : des boulots mal payés, fatigants (ce n’est pas de tout repos de travailler 12h ni même de cueillir des kiwis à longueur de journée comme le font Robin et Jan) et aucune sécurité !

Mais, on en redemande car c’est l’argent qui nous servira à payer nos vacances ! J’avoue que ça m’ennuie parfois un tel système mais d’un autre côté, c’est de l’argent vite et facilement gagné. Pas besoin de savoir bien parler anglais ni même de stresser pour trouver ce type d’emploi, il y en a partout ici.

La situation n’est pas très équitable puisque nous sommes entre les mains d’un employeur qui peut décider à tout moment qu’il n’a pas besoin de toi et n’a même pas à fournir de justificatif. Mais d’un autre côté, on peut abandonner notre job avec la même facilité !
Bref, je ne ferai pas la révolution car j’ai un plan pour le futur proche !

Sinon, vous risquez d’avoir moins de nouvelles de moi ces jours-ci car je vais travailler beaucoup si je peux. Surtout que je suis sur la liste pour lundi ! Youpi !